La BCE monétise déjà la dette, mais il ne faut pas le dire

Selon une fiction savamment entretenue, l’interdiction du financement des États par la BCE est respectée. En réalité, celle-ci contourne allègrement la difficulté en achetant la dette souveraine sur le second marché auprès des banques et des investisseurs, qui ne la détiennent que brièvement dans ce cas. Mais la banque a d’autres ressources, il lui suffit de modifier les règles qu’elle s’est elle-même donnée.

Le choix impossible de l’austérité ou de l’inflation

À en croire François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, nous n’aurons comme seul choix possible, quand l’orage sera passé, que l’austérité aggravée ou l’inflation galopante. Bon, il ne le dit pas comme cela ! Il choisit naturellement la première option dans sa tribune parue dans Le Monde. Exit la monétisation de la dette, il faudra la rembourser, car « il n’y a pas de miracle ».(*)

Les crises se suivent et ne se ressemblent pas

Le mot rebond fait fureur ce matin, mais il serait plus sage de s’en tenir à la minorisation des pertes pour rendre compte de la situation des Bourses et du marché pétrolier. Après un « lundi noir », les investisseurs reprennent leur souffle ce mardi, impressionnés par la visite symbolique du président chinois à Wuhan et les déclarations de matamore de Donald Trump. À l’image de la fébrilité des marchés, leur opinion est versatile.

À la recherche du temps perdu

L’équation financière est ainsi faite qu’il est bien souvent plus aisé de chiffrer les besoins de financement que d’y répondre. Illustrant cette fâcheuse constatation, les dirigeants européens vont devoir à la fois boucler leur budget pluri-annuel et dégager le financement des investissements des programmes de transition écologique et technologique. Mais comment y parvenir sans toucher à des contraintes budgétaires qu’ils ont mis moins de temps à adopter qu’ils vont en mettre pour les retoucher ?

La réévaluation de la BCE s’annonce petite pointure

À propos du climat, « c’est un danger de ne rien faire » ! Christine Lagarde a engagé la réévaluation de la stratégie et des moyens de la BCE en lançant cet avertissement. Tout en précisant que « ne pas essayer serait en soi un échec », signe qu’elle s’attend à des discussions tendues au résultat incertain. N’affichant pas un optimisme forcené pour le moins, elle a d’ailleurs ajouté que « nous devons au moins essayer d’explorer les domaines » dans lesquels la BCE peut agir.

La hausse de la température n’est pas seule insoutenable

Le montant impressionnant de la dette des entreprises revient sur le tapis. Finies, les lamentations sur la dette publique, il y a mieux à se mettre sous la dent ! La Banque mondiale fait état à son sujet de la « vague d’accumulation de dette la plus importante, la plus rapide et la plus large à ce jour », dans la foulée de la crise financière. Leurs émissions ont en effet atteint 2.500 milliards l’année passée, un record. Et la Federal Reserve of New York, le bras armé de la Fed, a renouvelé sa préoccupation en raison des conséquences qui … Lire la suite